Sur les milliers d'espèces
de champignons croissant en Europe, seules quelques dizaines sont
toxiques. On peut trouver tous les degrés de toxicité, allant de
celui du champignon simplement indigeste jusqu'à celui dont l'ingestion
est pratiquement toujours mortelle.
Certains champignons
sont toxiques à l'état cru, mais deviennent d'excellent comestibles
une fois cuits. Pour éliminer les toxines, il faut une chaleur d'environ
70° et ne pas oublier de jeter l'eau de cuisson. C'est le cas pour
la morille, de nombreuses helvelles, l'amanite engainée, la rougissante,
le bolet à pied rouge.
Dès les premiers
symptômes, consultez un médecin, un hôpital, ou un centre anti-poison.
SAMU
: 15 Centre anti-poisons de Bordeaux : 05 56 96 40 80 Centre
anti-poisons de Toulouse : 05 61 77 74 47
Videz
immédiatement l'estomac de la victime en provoquant des vomissements.
Conservez
les restes de champignons et les vomissures pour permettre d'identifier
l'espèce en cause et donner le traitement adapté.
Les symptômes
apparaissent généralement plus tard dans le cas d'une intoxication
grave. Cependant, un temps de latence bref n'exclut pas le fait
d'une double intoxication avec un second poison plus dangereux.
Si
les symptômes apparaissent plus de 4 heures après l'ingestion, l'intoxication
risque d'être due à l'amanite phalloïde, mortelle. Il convient alors
d'emmener tous les convives à l'hôpital.
Tableau des principaux symptômes lors d'empoisonnement
Syndromes
Caractères cliniques
Champignons responsables
Digestif
Diarrhées, coliques
Clavaire pâle, et autres Clavaires ainsi que Amanite rougeâtre,
Clitocybe nébuleux, Pied bleu, Armillaire couleur de miel ...
Tricholome tigré, Entolome livide, certains Bolets (Bolets de
Satan), certaines Psalliotes.
Narcotinien ou psilocybien
Troubles de l'humeur, syndrome hallucinogène, et parfois convulsions.
Il concerne surtout les champignons tropicaux (Strophariceae)
et des Psylocybes.
Muscarinien ou sudorien
Hypersécrétions
Inocybe, petits Clitocybes blancs.
Panthérinien,ou myco-atropinien
Tachycardie, hypertension, assèchement des muqueuses,et manifestations
hallucinogènes ou aphrodisiaques.
Amanite tue-mouches, amanite panthère.
Hémolytique
Nausées, vomissements. Mais surtout, destruction des globules
rouges.
Amanite vaginée, Amanite rougissante et de nombreux Ascomycètes
(morilles, helvelles) qui renferment des molécules hémolytiques
qui ne sont détruites qu'à la cuisson.
Phalloïdien (hépatite toxique grave)
Gêne respiratoire, vertiges, malaises, puis vomissements violents
et douloureux, diarrhées abondantes, coliques, déshydratation. Parfois
atteinte nerveuse et cardiaque. Et vers le sixième jour (parfois
après des signes de rémission ), hépatique grave.
Amanite phalloïde (95%), et Amanite vireuse Petites Lépiotes.
Les toxines responsables, résistent à la chaleur, aux ferments digestifs
et au vieillissement.
Orellanien (Insuffisance rénale)
Gastrite, céphalées puis néphrite subaigue, atteinte hépatique,
albuminurie, urémie (Parfois une semaine après ingestion)
Cortinaire des montagnes et Cortinaire très élégant.
Gyromitrien
Nausées, vomissements, parfois diarrhée et fièvre. Et quelque
fois, dans un deuxième temps, après rémission, hépatite, atteinte
rénale,et troubles neurologiques, crampes ...
Gyromitre dite comestible (fausse morille), autrefois consommée
séchée ou blanchie.