En
pays pleins de Cerfs un Cerf tomba malade. Incontinent
maint camarade Accourt à son grabat le
voir, le secourir, Le consoler du moins
: multitude importune. Eh ! Messieurs,
laissez-moi mourir. Permettez qu'en forme
commune La parque m'expédie, et finissez
vos pleurs. Point du tout : les Consolateurs De
ce triste devoir tout au long s'acquittèrent
; Quand il plut à Dieu s'en allèrent. Ce
ne fut pas sans boire un coup, C'est-à-dire
sans prendre un droit de pâturage. Tout
se mit à brouter les bois du voisinage. La
pitance du Cerf en déchut de beaucoup ; Il
ne trouva plus rien à frire. D'un mal
il tomba dans un pire, Et se vit réduit
à la fin A jeûner et mourir de faim. Il
en coûte à qui vous réclame, Médecins
du corps et de l'âme. O temps, ô moeurs
! J'ai beau crier, Tout le monde se fait
payer.
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